La Noiraude a été invitée à participer au dossier « La nouvelle française : même pas morte ! » du numéro 129 de la revue « 813 ». Un « tableau d’honneur » d’ex lauréat-e-s du concours co-organisé avec Noir sur la Ville, qui se sont vu édité-e-s par la suite, a été réalisé à cette occasion. C’était donc le moment de leur poser quelques questions et revenir sur leurs expériences respectives.
Après Johanna Witek, voici les réponses d’Axel Sénéquier, lauréat en 2009 pour sa nouvelle « Le train de 6h06 » publiée dans le recueil « Tout le monde descend ! ».
1 – Au moment de votre publication dans le recueil La Noiraude / Noir sur la Ville, où en étiez vous, dans votre activité d’écriture ?
J’ai été publié dans la Noiraude alors que j’avais déjà 4/5 années de participation à des concours derrière moi. J’ai commencé les concours un peu par hasard: j’ai entendu parler d’un concours, j’y ai participé et je l’ai gagné. A partir de là, je me suis plongé dans le sujet. Jusque là, j’avais écris des romans mais j’étais frustré: beaucoup de temps et d’énergie pour mener à bien un roman, et en contrepartie, des lettres-types des éditeurs pour me refuser. Je n’avais aucun retour constructif sur mon travail ni aucune piste pour progresser. Les concours m’ont apporté cela: des lecteurs, des commentaires sur mes textes, des prix, des rencontres.
La Noiraude était un concours réputé (je ne fais plus de concours depuis 2011, donc je ne suis plus au courant, j’imagine que ça n’a pas bougé). J’ai fait partie des finalistes à ma première participation et des 5 publiés lors de ma deuxième. C’était une vraie reconnaissance (publication avec des auteurs édités) et une belle marche vers la publication en solo.
2 – Aviez-vous une volonté ferme d’écrire du Noir ? Ou du policier ? Ou peu vous importait alors le genre des nouvelles attendues pour les concours en général ?
J’écrivais à la fois des nouvelles contemporaines et des nouvelles noirs/policières. J’aimais bien les 2 genres et je participais et lisais indifféremment les 2 types de nouvelles. Après avoir été publié tout seul, je n’ai plus écrit de noir/polar, une simple histoire d’envie.
3 – Ce concours, comme beaucoup d’autres, est à thème : une contrainte pour vous ?
J’aimais bien les thèmes de la Noiraude. Et j’ai lu plusieurs recueils de textes lauréats. C’était une excellente contrainte. Plus le thème est contraignant, plus l’exercice est riche (contraintes de temps, de longueur, de thèmes…). L’objectif n’était pas de recycler des vieux textes mais bien d’apprendre l’écriture en me forçant à travailler sur des thèmes imposés. Le thème semble parfois scolaire et ressemble à une figure imposée, néanmoins maintenant que j’écris sans contrainte sur les thèmes que je choisis librement et avec la forme que je veux, cela me manque parfois…
4 – Ce concours a-t-il déclenché des envies plus grandes d’écriture chez vous, ou non ?
Non, pas particulièrement. Le premier concours que j’ai gagné a été un déclencheur. Les suivants s’inscrivaient dans un parcours et dans un prolongement. En revanche, les concours m’ont permis de progresser et de jauger mon évolution. Vers la fin de ma participation, j’arrivais à faire partie des nouvelles finalistes ou primées régulièrement. J’ai commencé à accumuler pas mal de publications en recueils collectifs. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de tenter ma chance en édition solo. Les concours de nouvelles ont été mon école d’écriture (un peu comme les courts-métrages pour les réalisateurs). Du moment où j’ai été publié individuellement, j’ai quitté l’univers des concours (c’était un peu comme entrer au collège, stressant et nouveau).
5 – Avez-vous tout de suite essayé de vous lancer dans un roman … si ce n’était pas déjà le cas auparavant…
Non, j’avais essayé le roman auparavant mais j’ai vu que ce n’était pas (encore) mon domaine. Je me suis tourné vers le théâtre.
6 – Continuez-vous à écrire des nouvelles ? Pourquoi ou pourquoi pas (ah ah!)
Non, aujourd’hui, je n’écris plus de nouvelles. Pour de simples questions d’envie: je suis dans une phase où je fais beaucoup de théâtre: écriture, mise en scène, je viens de lancer ma compagnie… De temps en temps, entre deux projets, écrire une nouvelle me démange… Je fonctionne par periodes, peut-être que j’y reviendrai un jour?
Depuis la publication de « Tout le monde descend ! », Axel Sénéquier a publié « Une heure à tuer » édition du Petit Pavé, 2012 – (Collection Maison Noire (Policier) )
Manuel Le Bars pour La Noiraude