On peut pas faire ça à Guy Novès – Benoît Séverac

27 05 2016

guy noves

Vous n’aimez pas les journalistes ? Vous ne supportez pas d’entendre parler du ballon ovale ? Vous n’en n’avez rien à faire des problèmes liés à la prostitution ? Et bien lisez quand même cette novella de Benoît Séverac ! L’auteur toulousain nous plonge dans les méandres de la ville rose et plus particulièrement dans sa religion, le rugby. Sur fonds d’assassinat d’une militante anti-prostitution, Benoît Séverac taquine les institutions mais toujours avec bienveillance. L’humour est présent malgré la noirceur de la situation et cela fait du bien.

affiche Bière littériare Benoît SéveracLa Noiraude l’accueillera mardi 7 juin à 20h30 au restaurant Caramel et Compagnie de Saint-Brieuc (22). L’occasion de revenir sur sa triple actualité ainsi que sur les résultats du concours de nouvelles qui avait cette année pour thème « Le Poulpe ». Benoît Séverac a d’ailleurs commis un Poulpe qui a pour titre « Arrête tes six magrets ». Preuve, s’il en est, que l’auteur est bien enraciné dans sa région.

 

 

 

On peut pas faire ça à Guy Novès – In8, 2016 – 12 euros

Disponible dans les rayons de la Noiraude depuis le 3 mai 2016

Manuel, pour la Noiraude





Le retour de La Mariée rouge….

18 12 2015

La Mariée rouge

Si la Bretagne est une terre de marin, elle n’en accueille pas moins quelques auteurs de renom. En témoigne la présence d’Hervé Jaouen qui est sans conteste un des grands auteurs du nouveau roman noir qui émergea au début des années 80.
S’il commence à écrire dès l’âge de seize ans, c’est en 1979 qu’est publiée sa première novella qui fera date dans le paysage du polar de l’époque. « La Mariée rouge » c’est l’histoire de personnages aux univers différents qui finissent par croiser le chemin d’une noce au fin fond de la campagne bretonne. Les noces macabres peuvent alors commencer….

Les éditions Omnibus réédite ce petit bijou couleur rubis en l’accompagnant de six autres nouvelles, permettant de se rendre compte de l’étendue du talent de l’auteur ou plutôt le confirmer.

Vous pouvez retrouver cet ouvrage aux côtés de nombreux autres dans le catalogue des Médiathèques de la Baie qui vient tout juste de faire peau neuve avant les fêtes, foi de vache !

La Mariée rouge et six nouvelles pour finir la noce – Omnibus, 2015 – 198 pages – 7 nouvelles – Collection Bibliomnibus – 11 €

Dans l’étable de la Noiraude depuis le 16 décembre 2015

 

Manuel pour la Noiraude





Collection « Nuit grave » !

17 05 2014

Dans le monde de l’édition il y a toujours des petits nouveaux qui durent et des petits nouveaux qui disparaissent. La Noiraude ne peut qu’en faire part lorsqu’elle exhume, presque par hasard, certains d’entre eux, que ce soient des recueils ou des nouvelles isolées.
La collection « Nuit grave » en fait partie avec ses onze titres parus entre 1998 et 1999, époque où le roman noir se forgeait ses lettres de noblesse.

Cloaque17052014

C’est Gilles Vidal, libraire, qui, après une enfance toulousaine et être venu à Paris exercer son métier, dirige la collection chez Fleuve Noir.
La Noiraude en possède déjà quelques-uns et est en quête du reste de la collection afin de les intégrer avec ses autres pensionnaires.

La loi de Murphy de Valérie Sigward
Alors, c’est des gens de la ville qui se promènent à la campagne, bon ils se baladent et ils arrivent près d’une ferme et ils voient un cochon qui patauge dans la bouillasse… « O regarde comme il est marrant ce petit cochon ! » C’est la femme qui dit ça à son mari. (Dans les rayons de la Noiraude depuis le 28 avril 2014)

Automatic Nigger de Sholby
« Peut-être que j’entendais le futur légèrement au ralenti ? Faudrait faire des tests. Mais avec quels appareils ? Prouveraient-ils ma folie dans leur mutisme obstiné, physique et mathématique ? ou si ça ne se reproduisait plus ? Ou encore, si ça n’advenait guère qu’au réveil ?… » (Dans les rayons de la Noiraude depuis le 28 avril 2014)

Cloaque d’Henri-Frédéric Blanc
« Nous glissions sur le goudron torride, doublant des convois de véhicules qui paraissaient fuir la colère du Ciel. Derrière les vitres des voitures surchargées, les familles semblaient des poissons dans des bocaux dont on aurait oublié de renouveler l’eau… » (Dans les rayons de la Noiraude depuis le 12 mai 2014)

Border line d’Agnès Dahan
Après un mois d’été à travailler dans un salon de thé, Iris décide de fausser compagnie à tout le monde avec sa copine Menthe. Les flics à leurs basques, elles partent faire une virée en stop à Saint-Tropez. Leur dérive insouciante les entraîne d’une boîte échangiste à un concert de reggaen les mettant à la merci du grand méchant loup… (Dans les rayons de la Noiraude depuis le 28 avril 2014)

Moi, par exemple de Fabienne Berthaud
Quand on a un frère qui vient de se faire serrer par les flics, il faut tenter le diable pour l’en sortir… ce que va faire Missy, en renouant avec un certain Gaby, un sale type rencontré dix ans plus tôt. (Dans les rayons de la Noiraude depuis le 24 avril 2014)





Le Homard

24 09 2013

9782362240362Quand Camille gagne un homard vivant à la tombola, elle ignore encore qu’elle ne pourra l’ébouillanter. Mais entre-temps, elle s’est débarrassée d’un pic à glace, car c’est l’utilité des tombolas : on fait le ménage dans les placards. Près des plages, un premier touriste anglais est retrouvé mort. Puis un second. Est-ce trop pour une petite ville bretonne de 3000 âmes ? Doit-on parler de serial killer ?

Dès le début, Camille apparaît comme paumée, ne sachant prendre de décision. Aimant un mari qui ne la désire plus, elle fume pour combler les manques qui prennent place dans sa vie. Son inquiétude grandit avec la découverte des corps, elle s’interroge sur l’homme qu’elle aime, elle lui découvre une violence qu’elle ne soupçonnait jusqu’aujourd’hui.

Alors qu’avance la narration, l’inquiétude grandit. La certitude d’un avenir amer se fait de plus en plus ressentir.

Le homard – In8, 2013 – 93 pages – 12,00 euros

Cet ouvrage, paru en mars 2013 est disponible depuis le 11 juin  dans les rayons de la noiraude.





Quelqu’un m’a dit

16 07 2013

Au commencement, il y eut… la phrase.

Pas la petite, prononcée pour tacler ou pour amuser dans l’espoir de passer au 20h ; mais LA phrase. Celle qui, à peine échappée, entre en résonance avec l’inconscient collectif. LA phrase qui s’installe dans la mémoire de chacun, car elle résume à elle seule un état de nos sociétés.degage

Ensuite vint… l’écrivain

Celui que la phrase interpelle. Il pousse l’hypothèse au maximum et dessine le monde qu’elle annonce, au point de signer…

… Enfin… la fiction

De la SF sociale. Elle prend possession de notre environnement et de notre quotidien pour les transposer dans l’ horizon le plus proche. Elle embarque le lecteur vers un espace fictionnel nouveau.

Au-delà du noir pesant, totalitaire ou kafkaïen, ces nouvelles sont volontiers surréalistes, parfois poétiques. Toujours décalées.

COUV 10x16 Yes we can.aiIl y a un an, une des fictions de cette collection faisait son apparition dans les rayons de la noiraude, « Yes we can« , de Pascale Fonteneau. Aujourd’hui ce sont cinq autres nouvelles qui prennent place dans les rayons de la noiraude : « On ne tire pas sur une ambulance » de Francis Mizio, « Dégage ! » de Marc Villard, « Justice est faite » de Christian Roux, « Liliane, fais les valises » de Jean-Bernard Pouy ainsi que « Si à 50 ans, t’as pas ta Rolex » de mouloud Akkouche.





Raclée de verts

14 04 2013


raclée de verts

A Saint-Etienne, la vie de Michel se résume à peu de chose : nourrir son chien, regarder les matchs de foot et étrangler des vieilles dames. Un beau programme auquel il s’astreint avec Janvion, le chien en question, aussi crétin qu’agonisant. Seulement, à chaque nouveau meurtre, Michel se réveille avec un sens en moins. L’odorat, le goût, le toucher… Dans son pavillon sordide, Michel commence à se demander si tout tourne bien rond. Question neurones, Michel, c’est pas la ligue des champions.

Dès l’entame du bouquin, Michel apparaît comme un véritable idiot. Un assassin qu’on ne peut trouver détestable tant sa connerie est grande. Même si parfois certains de ses gestes, de ses pensées peuvent amener l’auteur à ressentir une certaine gêne, la débilité immorale de ce personnage est continuellement présente pour nous redonner cette envie de se rire de lui qui reste présente tout au long du récit.

Il est clair que Michel ne renvoie pas une image étincelante des supporters de foot ; vociférant sur les « Islamistes de Marseille » comme sur les « neo-gebbelsiens de Strasbourg », sa haine et sa bêtise grandissent au fur et à mesure des résultats de l’A.S. Saint-Etienne. La descente en Enfer s’écrit au fur et à mesure des rencontres footballistiques.

L’écriture de Caryl Férey permet également d’identifier le personnage. Les phrases de dialogue se mélangent alors que tout se confond dans son esprit. Et lorsqu’il devient brutal, les mots n’ont pas de retenue. L’auteur dira de cette nouvelle qu’il s’agit d’ « Un délire qui, personnellement, m’a permis d’écrire en pleurant (de rire face à la connerie du parsonnage). »

caryl-ferey

Caryl Ferey, né à Caen (Calvados) en 1967, est un écrivain français spécialisé dans le roman policier.
En 1994, paraît chez Balle d’Argent son premier roman Avec un ange sur les yeux. Il sort la même année son premier polar, puis quatre ans plus tard le très remarqué Haka. Grand voyageur, il a notamment travaillé pour le Guide du Routard. Il écrit aussi pour les enfants, pour des musiciens, le théâtre et la radio. Il se consacre aujourd’hui entièrement à la littérature.

Raclée de verts – Pocket, 2012 – 89 pages – 10,00 euros

raclee de verts 1ere editionCette nouvelle, réédition d’une version datant de 2007, est disponible dans les rayons de  la noiraude depuis le 26 mars 2013.





Cannisses

11 04 2013

Cannisses

Dans un lotissement de province, un homme tente de surmonter la mort de sa femme et d’élever seul leurs deux enfants. Retranché derrière ses cannisses  il observe ses voisins : un couple et leur petite fille. Une famille unie, en bonne santé, qui vit avec insouciance et légèreté dans un pavillon semblable au sien. Des gens heureux. Pourquoi eux et pas lui ?

Dès le début, le narrateur nous entraîne vers des questions auxquelles il serait difficile de répondre. C’est au travers de ses réflexion que nous suivons cet homme, veuf depuis peu, sombrer dans une folie dont nous aimerions le tirer. L’homme n’a pas d’identité, sûrement pour signifier qu’il s’agit d’un héros ordinaire comme on en voit régulièrement. Sa femme, bien que décédée, reste présente dans cette famille qui peine à s’ouvrir aux autres. Elle n’est que présence mais le narrateur y attache bien plus d’importance qu’aux ombres qu’il peut voir passer dans sa rue. Il la questionne, lui fait part de ses émotions, ses envies, il lui décrit ce qu’aurait pu être leur vie, ensemble.

Et puis il y a ce type, en face, qui est heureux, « lui » ; il sort ses poubelles  chaque fois entre le journal et le film du soir. Il l’envie cet homme qui s’assoit tout les soirs dans le même canapé que son épouse, lui qui a cette chance de pouvoir jouir de sa femme, de sa compagnie. Il l’envie au point de trouver en lui tout ce qu’il hait. Un face à face s’engage alors entre lui même et ce qu’il pense de « ce type ». Un face à face dont l’issue est certaine, une issue noire, sans aucun aperçu de lumière.

Marcus Malte

« Je suis né en 1967 à La Seyne-sur-Mer, et j’y suis resté. Devant la mer. J’ai fait des études de cinéma, mais ça n’a pas trop marché. J’ai fait un peu le musicien, mais ça n’a pas trop marché. Je n’ai aucun talent pour la poterie. Aujourd’hui j’essaie d’écrire des histoires. On verra. »

Marcus Malte

Cannisses – L’Atelier In8, 2012 – 84 pages – 12 euros

Dans les rayons de la Noiraude depuis le 07 décembre 2012





Autant d’ennemis terrassés…

5 04 2013

autant-d-ennemis-terrasses-jan-thirion-9782367940144

…ou comment l’Homme, dans une haine éternelle, cherche à écraser l’autre, celui qu’il ne connaît pas, ou ne comprend pas. Oppresseur ou opprimé, l’Homme obéi à sa condition, il tue, viole, pille, torture pour affirmer son autorité sur l’individu qu’il méprise. Simple dépressif cherchant à noyer ses souvenirs dans de sombres boissons, ou fanatique vociférant de la haine par ses actes et ses paroles, Jan Thirion dresse ici le portrait de combattants.

De la « salope » que l’on jalouse ou l’immigré qu’on harcèle, le besoin de terrasser  est omniprésente dans ce recueil. L’écriture suit. Elle se libère alors qu’augmente la haine ; emballé par la spirale, on se prépare, on attend, l’auteur joue avec notre mental. Dénouement ou mise en suspend, il nous amène à prendre conscience, à imaginer le pire.

L’absurde et le réel se confondent. Comme au théâtre, l’escalade de la violence se fait par actes. Tout laisse à croire qu’il n’y aura pas d’autre issue. Le noir envahit le récit, avant de s’écrouler tel un « Rideau ! » dans un fracas qui nous laisse à notre angoisse.

jan-thirion-2

Et pour conclure, cette citation de Claude Mesplède, que l’on ne présente plus, sur Jan Thirion : “ (il) possède l’art de voir des tas de choses ; l’art de saisir des anecdotes d’une redoutable efficacité ; l’art de raconter tout cela d’une plume alerte dans un style toujours délicieusement imagé où se mêlent réalisme et fantastique, poésie et humour noir.”

Le blog de l’auteur, ici

 

Autant d’ennemis terrassés – Krakoen, 2012 – 153 pages – 13 euros

Dans les rayons de la Noiraude depuis le 19 mars 2013





Là où il y a de la haine, y’a pas de plaisir !

5 02 2013

haine 7

Tombé tout petit dans la marmite du rock’n’roll et définitivement contaminé par la vague punk, Jean-Luc Manet fait partie de ces personnes qui vouent leur vie à la musique. Il n’a jamais cessé d’écrire des chroniques dans des magazines tels que Best, Nineteen ou encore Les Inrockuptibles. Il est d’ailleurs présent dans ce dernier depuis sa création en 1986. Vous pouvez lire quelques-uns de ses billets sur le site des Inrocks.

Mais si il raconte la musique et les musiciens, il sait aussi inventer des histoires. En témoignent ses participations à de nombreux collectifs qui ont toujours un lien avec…….. la musique, bien-sûr ! Les Doors, les Bérurier Noir, la Souris Déglinguée, les Dogs, les Clashs,  les Ramones, six groupes et autant de nouvelles teintées de noir, de sang et de rythmes binaires.

Alors « Haine 7 » c’est quoi ? L’histoire d’une errance, sorte de road-trip qui démarre sur les bords de l’assassine Nationale 7 pour se terminer rue Lacué à Paris. La vie n’a rien épargné à Estelle qui a décidé, malgré elle, de bien le lui rendre.
Du noir teinté de rock et de punk qui ne dépareillera pas dans les rayons de votre vache préférée !

 

Haîne 7 -Editions Antidata, 2012 – 71 pages – 7 euros

Dans les rayons de la Noiraude depuis le 20 juillet 2012





Blonde(s)

8 11 2012

Présentation par l’éditeur

RECUEIL DE NOUVELLES LA NOIRAUDE & LA FUREUR DU NOIR

Coordonné par Denis Flageul et Frédéric Prilleux

Une blonde, deux blondes, trois, quatre…
Mais qu’est-ce qui les fait courir ?
Sur les docks d’un port de l’Atlantique, dans les rues d’une ville du sud, sur la route, entre Los Angeles et Tijuana. Qu’est-ce qu’elles cherchent ?
Et celle d’Aquitaine ?

Quatre histoires de blondes, noires ou grises… cocasses…
La vie comme un jeu, pleine de violence et d’amour.
Quatre histoires comme les affectionnent la Fureur du Noir et la Noiraude.

Jean-Bernard POUY – « Profonde »

Dominique CHAPPEY – « Terminal Atlantique »

Anne-Céline DARTEVEL – « Suicide blonde »

Olivier ROUX  « Banco ! »

La Noiraude, elle, n’en peut plus de joie à la vision du changement de peau de son recueil annuel. Pour ce 12ème opus ; avec l’équipe de la Fureur du noir, elle a décidé de publier des nouvelles plus longues, et de changer la formule : plus 10 auteurs, comme la tradition l’exigeait jusqu’alors, mais… quatre : 1 « pro » et 3 heureux lauréats.

Et des nouvelles beaucoup plus longues.

Le résultat c’est ce « Blonde(s) » qui sort pour le 16ème festival « Noir sur la Ville » de Lamballe. Si vous voulez donc venir à la rencontre de JB Pouy et de ses trois acolytes qui ont planché sur les blondes, une seule solution : direction les Côtes d’Armor, du 16 au 18 novembre !

Le programme complet du festival, c’est ici 

Blonde (s) Terre de Brume, 2012 –128 pages – 4 nouvelles – Collection Littératures – 13,50 €

Dans les rayons de la Noiraude depuis le 8 novembre 2012